Les Cèdres

Le projet de logements à Thonon-les-Bains pose la question du renouvellement d’un tissu pavillonnaire dans lequel les typologies de maisons sont très grandes et dont les volumes sont installés au milieu des parcelles-jardins. Aujourd’hui, ces typologies peu denses et peu mutables sont confrontées au besoin de diversification de l’offre d’habitation. Les maisons trop grandes ne sont pas adaptées pour des populations jeunes ou âgées, ou des familles monoparentales. Comment le projet peut-il offrir cette subdivision de l’habiter sans réduire les qualités d’un habitat ? Comment favoriser une mixité intergénérationnelle ?

Le projet proposé vise la mise en œuvre expérimentale et pragmatique de la mutabilité de ce genre de tissu. Nous recherchons la densité écologique, défini comme « le rapport de l’effectif total de la population ou de sa biomasse sur la surface de l’habitat réellement disponible pour l’espèce considérée ». Terme issu de l’écologie, il consiste à prévoir des capacités d’accueil pour chaque espèce en fonction de la surface habitable possible. En effet, il s’agit aussi de prendre en compte les habitants non-humains et la dégradation des sous-sols, imperméabilisation et creusements empêchent l’eau de circuler. Or ici, peut-être plus qu’ailleurs, l’eau est précieuse (Évian). Comment rétablir des coulées, des traversées animales et de leur habitat adossé aux structures humaines, dépassés de toitures, haies plantées bocagères ? Comment imaginer un projet qui reconstitue des habitats plus divers et qui touche peu au sous-sol ?

Les formes de logements imaginés visent le regroupement des habitations séparées par des failles (serres) où glisser des éléments naturels et laisser s’échapper des vues. Chaque logement à un accès à un espace extérieur : jardin ou terrasse. L’emplacement des voitures est conçu de façon à être réversible et ne pas impacter les espaces extérieurs.