Frayssinhes (Lot)
Dans son article « Rebâtir les colonnes du monde », Frédérique Aït-Touati (Globes. Architecture et sciences explorent le monde, dir. Yann Rocher, Ed. Cité de l’Architecture & du Patrimoine, Norma, 2017) retrace l’histoire longue des relations entre astronomie et architecture.
D’une part, l’architecture donne crédit physique et matériel (et donc géométrie et ingénierie) à une science, l’astronomie, qui appartenait encore jusqu’au XVII° siècle plutôt à la théologie. A cette période, sont construit des observatoires dotés d’instruments astronomiques précis, voire de dispositif architectural qui permette de mesurer le ciel. L’Architecture cosmique crédite des hypothèses scientifiques. En retour, les plans sont conçus comme des microcosmes de la voûte céleste, et l’expression architecturale devient organisation cosmique et politique du monde.
Ce projet, dans un environnement naturel et peu habité, enclenche une réflexion sur les observatoires d’aujourd’hui : les scientifiques se sont dotés de double lunette, l’une qui explore les mystères du ciel, et une autre qui s’est redirigée vers le sol. Comment suivre ce mouvement avec des dispositifs architecturaux qui mettent au centre du cosmos non pas que les étoiles lointaines mais aussi la profondeur des sols terrestres, l’épaisseur du vivant ?